« Le premier poème de Puce | Main | Bombes de bain d'Églantine »
mai 20, 2005
Cerisier rose et pommier blanc
Chez ma grand-mère, un grand cerisier jouxtait le hangar. J’allais m’y réfugier, pour espionner Camille, le voisin. J’en profitais pour humer le parfum des feuilles du cerisier et pour me gaver de ces petits fruits qui nous font les dents un peu rudes à force de gourmandise.
Bien sûr, j’aurais aimé y avoir une cabane, comme dans tous les livres que je lisais à l’époque. C’est fou, mais dans ces livres, tout le monde avait une cabane dans un arbre. Sauf moi, bien sûr!
Les dimanches après-midi d’août, nous nous entassions dans son ombre. Le temps filait lentement. Nous sirotions une limonade et mangions du pop-corn que Grand-maman avait fait éclaté sur son poêle à bois! Sur son poêle à bois!
J’aurai, moi aussi, des cerises dans mon jardin. J’ai planté un cerisier Montmorency aujourd’hui. En plein soleil. C’est un cerisier autofertile. Il peut vivre seul et produire des fruits. Quand me donnera-t-il ses fruits? Je l’ignore. Quand pourra-t-il me faire de l’ombre? Sais pas. Je sais cependant qu’à ses côtés, il y a un vieil hangar imaginaire. Et dans le hangar, une petite fille qui fait à semblant que c’est sa cabane!
©tarzile.com, 2005